Patrimoine

Rendre hommage aux familles Harkis de Côte-d’Or : un projet de mémoire et de reconnaissance

© Franck Martine / Magnum Photos / Musée national de l’histoire et de l’immigration
© Bouchenoire / ECPAD / Défense

La mémoire est le témoin silencieux de notre passé, un fil conducteur reliant notre histoire et notre présent. C'est pourquoi il est essentiel de se souvenir et de rendre hommage à ceux qui ont façonné notre culture locale et notre territoire, même dans des circonstances difficiles. C'est précisément ce que souhaite accomplir l'association des Harkis de Côte-d'Or, rendant hommage aux familles de Harkis qui ont contribué de manière exemplaire à la vie locale, malgré les épreuves qu'elles ont traversées.

Un héritage marqué par l’exil

Au lendemain de la guerre d’Algérie, des milliers de Harkis, ces soldats qui avaient servi loyalement aux côtés de l’armée française, ont été menacés de mort par le nouveau pouvoir algérien. Dans des conditions tragiques, ils ont quitté leur pays d’origine pour trouver refuge en France. Certains ont été accueillis dans des camps de regroupement et d’internement, tels que le tristement célèbre camp de Rivesaltes. Mais en Côte-d’Or, un autre chapitre de leur histoire s’est écrit.

Des hameaux de forestage en Côte-d’Or

Les Harkis du Hameau d'Is-sur-Tille en forêt, fonds de l'association des anciens harkis de Côte-d'Or

Association des Harkis de Côte-d’Or

 

Dès 1962-1963, des familles de Harkis ont été installées dans des « hameaux de forestage » de l’Office National des Forêts (ONF) en Côte-d’Or. Ces hameaux, situés à Is-sur-Tille, Vanvey-sur-Ource et Baigneux-les-Juifs, ont accueilli environ 25 familles chacun entre 1962 et 1965. Malgré le déracinement et les conditions difficiles, ces familles ont joué un rôle essentiel dans l’aménagement du territoire.

 

Une contribution exemplaire

Hameau de forestage d'Is-sur-Tille (1962-1971), aujourd'hui disparu

Association des Harkis de Côte-d’Or

 

Les hommes, encadrés par le chef de camp, travaillaient du lundi au samedi en forêt, participant à des travaux de remembrement tels que la plantation d’arbres, le défrichage et l’entretien des voies et chemins forestiers. Pendant ce temps, les femmes au foyer étaient accompagnées par une monitrice sociale pour apprendre à « vivre à la française ». Les enfants, quant à eux, se rendaient à l’école à pied depuis les hameaux situés à l’extérieur des villages.

 

Un projet de mémoire et de reconnaissance

Dans le cadre du 60ᵉ anniversaire de leur installation dans ces hameaux, l’association Harkis de Côte-d’Or continue d’organiser des commémorations locales qui mettront en lumière leur héritage.

Les événements passés, réalisés avec succès :

? L’inauguration de 3 panneaux pédagogiques implantés à Is-sur-Tille, Baigneux-les-Juifs et Vanvey. Deux des hameaux existent encore aujourd’hui sur leur lieu d’origine, ce qui renforce leur importance historique et symbolique.

? La plantation symbolique d’un chêne et la pose d’une plaque commémorative sur l’emplacement de l’ancien camp d’Is-sur-Tille. Cette action symbolique perpétuera leur souvenir dans le paysage forestier qui a été façonné par leur travail.

? Le baptême d’un “Chemin : “Chemin des Harkis, soldats de France” à Is-sur-Tille, afin de reconnaître leur engagement et leur dévouement envers la France. Ce geste permettra de préserver leur mémoire dans le tissu urbain et de rappeler leur contribution à la société.

Ces différentes initiatives visent à célébrer la vie et l’héritage des familles de Harkis en Côte-d’Or, en soulignant leur courage, leur persévérance et leur contribution inestimable au développement local. En rendant hommage à leur passé, l’association veille à ce que leur mémoire soit préservée et transmise aux générations futures.

Les projets d’hommage à concrétiser en 2024/2025 :

? L’inauguration de panneaux d’information, en zone forestière indiquant les lieux où ont travaillé les Harkis, en lien avec l’Office National des Forêts.

? L’implantation de panneaux en forêts domaniales où ont œuvré les Harkis.

? Le baptême d’arbres au nom de Harki(e)s décédé(e)s.

Consultez l’exposition virtuelle « Il y a 60 ans, l’arrivée des familles de harkis en Côte-d’Or »

?En savoir plus sur les Harkis de Côte-d’Or et l’association 

En résumé