Construit par Simon Viard, tabellion (une sorte de notaire) en 1541, l'hôtel de Samerey comporte une façade typique de la première Renaissance française. Elle a gardé ses enduits d'origine, nettoyés, fixés et restaurés il y a cinq ans.
Une étude des pigments a montré qu'à l'origine, tous les entourages de fenêtres ainsi que les corniches étaient enduits en rouge, ce que la restauration a cherché à évoquer plus discrètement sur les fenêtres du premier étage.
La façade comporte deux styles assez différents et la triple fenêtre au premier étage à droite correspondait sans doute à la pièce d'apparat d'une maison dont on trouve les vestiges dans la seconde cour à l'arrière de l'hôtel.
Deux des cartouches de la façade portent une devise qui peut donner lieu à plusieurs interprétations : ' A suffisance ' ' Lors suffira '.
Edme Lamy de Samerey, procureur à la Chambre des Comptes, rachète l'hôtel en 1700 et entreprend plusieurs aménagements dont la construction du pavillon le long de la rue formant aile en retour qui abrite un escalier permettant un accès plus noble aux étages, et probablement une modification du toit pour créer un brisis.
De cette époque date le bâtiment perpendiculaire au corps de bâtiment principal situé au fond de la cour principale, qui servait d'écurie mais qui, surmonté d'un grenier à foin, masquait la triple fenêtre sculptée à feuilles d'acanthe et têtes de lion du premier étage. La restauration a permis, en reculant la façade du premier étage de remettre en évidence cette triple fenêtre et de la restaurer.
Vendu comme bien national à la Révolution, l'hôtel fut occupé au XIXème siècle par un vinaigrier puis par des marchands de vin utilisant les vastes caves situées sous l'immeuble et l'actuelle cour arrière qui à l'époque était un hangar couvert.
Classé à l'inventaire des monuments historiques en 1946 et acquis par la Ville de Dijon en 1947, l'hôtel fut en partie occupée par les bureaux de la conservation des bâtiments de France jusqu'au milieu des années 70 puis vendu en 1975 à des particuliers qui ont entrepris de le restaurer et de le mettre valeur en aménageant le jardin.